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Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

15 Novembre 2019, 10:32am

Publié par judithgueyfier.over-blog.com

Rencontre avec Wolf, qui s’occupe du jardin de la bibliothèque Louise Michel. Pour cet homme doux, végétarien et pacifiste, prendre soin de ce jardin est un geste de reconnaissance pour la nature, ainsi que la volonté de partager du beau, puisque ce jardin est accessible à tous les visiteurs de la bibliothèque.

 

Côté cuisine, il partage avec nous une recette allemande, les Spätzle.

 

 

Paris, le 9 novembre 2019

 

Wolf est installé à Paris depuis 18 ans, dans le 20ème arrondissement.

 

Je le retrouve dans le petit jardin de la bibliothèque. Il fait frais, le vent fait tomber les feuilles roussies des arbres. Wolf s’occupe du jardin depuis l’ouverture de la bibliothèque en 2011. Il y vient tous les samedis. 

 

J’ai suivi la construction de la bibliothèque dans mon quartier, c’est important d’avoir une bibliothèque près de chez moi.

 

Il apporte ses déchets compostables de la semaine, et les ajoute au compost qui est au fond du jardin. Wolf est végétarien, il apporte beaucoup d’épluchures, de coquilles d’oeuf, du thé… 

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

Ici la terre est assez sèche, avec pas mal de cailloux… il faut la nourrir.

 

Il me montre les vers de terre, très nombreux, dans le bac construit en matériel de récupération. 

 

Regarde les graines de poivrons... Quand j’utilise ce compost, il y a plein de choses qui pousse partout.

 

Wolf recycle tout ce qu’il peut, dans le compost ou en utilitaire dans le jardin, pour fabriquer des choses. A côté du coin compostage,  il y a un hôtel à insectes, fait d’une cage à hamster et d’un angle de caisse à vin, ainsi que deux nichoirs à mésange. Des grands bambous coupés et entassés attendent de devenir des tuteurs.

 

Wolf est mathématicien, il travaille à l’hôpital Trousseau dans la recherche médicale. Il récupère des plants, des bulbes, des arbustes que le jardinier de l’hôpital choisi de déterrer, afin de les remplacer par d'autres plantes, pour venir les planter dans le jardin de la bibliothèque. 

 

Je dessine Wolf en train de planter les bulbes récupérés, qu’il a apporté dans de grands sacs.

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

Les bibliothécaires viennent nous saluer, voir l’évolution du jardin. Séverine explique à Wolf qu’ils vont recevoir de la terre, pour les jardinières du toit terrasse, où les usagers peuvent s’installer pour lire et travailler.

 

-Regarde, ça c’est des Canna Indica, j’ai récupéré ça cette semaine à l’hôpital

-Ouah, c’est beau!

 

L’été les bibliothécaires installent une petite piscine gonflable à l’ombre du jardin planté par Wolf, pour que les enfants du quartier puissent se rafraîchir.

 

Wolf a fini de planter les bulbes et plants, il a remis en place les planches sur le compost, et sort un petit carnet sur lequel il prend des notes. Ce cahier lui sert d’archives de ses plantations. Il écrit, pendant que je finis mon dessin.

 

Après le jardinage, Wolf se réchauffe avec un thé préparé par Mariam*.

 

Wolf écrit des articles pour le blog de la bibliothèque. Il raconte l’histoire des plantes qui poussent dans le jardin, il parle de leur couleur, annonce les naissances de mésanges dans le nichoir, chronique des livres en lien avec ses articles, pose des questions à ses lecteurs.

 

Ainsi on apprendra que le poids d’une mésange charbonnière est l’équivalent de trois carrés de sucre…

 

De toutes les sections de la bibliothèque, il préfère celle dédiée aux livres pour la jeunesse.

 

J’ai écrit un article sur le nichoir et les oiseaux, et je fais la liaison avec “Hans et Henriette”, un livre de Helme Heine, c’est l’histoire d’un couple d’oiseaux, qui se rencontre au printemps, et à la fin d’année, les enfants s’en vont… ce livre, je l’adore. C'est mon livre favori de tous les temps sur le thème de la vie qui passe.

 

J’aime faire des liens entre nature et culture, dans mes articles.

 

Le prochain article qui est sur ma liste sera sur la rose, car j’ai planté une rose, il y a quelques mois. Cela me fait penser à Oscar Wilde, “The nightingale and the rose” (Le rossignol et la rose)

Les bacs à livres, du côté de la section jeunesse, et le jardin, à travers la vitre.

Les bacs à livres, du côté de la section jeunesse, et le jardin, à travers la vitre.

Nous marchons un peu pour aller chez Wolf, qui va me préparer des Spätzle, une spécialité allemande.

 

Il salue des gens en chemin. Dans l’ascenseur il me rappelle que nous sommes le jour des 30 ans de la chute du mur de Berlin, une révolution, un événement complètement pacifique, il n’y a pas eu de violence.

 

J’ai l’impression que Wolf se pose constamment des questions sur ses actes, et leurs impacts sur ce qui l’entoure, son rapport aux autres, à la nature.

 

Je suis objecteur de conscience, la non violence c’est important pour moi, depuis que j’ai découvert les écrits du Mahatma Gandhi à 17 ans. C’est à cet âge aussi que je suis devenu végétarien.

 

Parce que je suis objecteur de conscience, je n’ai pas fait l’armée. A l’époque, j’étais devant un tribunal, pour défendre mes idées, pourquoi je suis objecteur de conscience et végétarien, et inversement. Je ne peux pas tuer, donc je ne peux pas entrer dans l’armée.

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

C’est ma mère, quand j’étais encore à la maison, qui a cuisiné tout le temps, elle ne me laissait pas faire. C’est une femme au foyer, elle s’est toujours occupée du jardin, de la cuisine, et c’est seulement quand je suis parti de la maison, que j’ai appris à cuisiner.

 

Au début je n’ai mangé que des soupes!

 

C’était trop répétitif, alors je me suis intéressé à la cuisine, j’ai appris par curiosité et par intérêt à faire des plats du monde entier. J’ai appris dans les livres, et après, en voyageant. Mes cuisines préférées sont celles du bassin Méditerranéen.

 

Ma mère ne fait que des recettes traditionnelles. C’est normal, elle n’a pas voyagé, elle est toujours restée au village, toujours.

 

Wolf enfile un tablier pour se mettre en cuisine. C’est un tablier à motif de courges variées et potirons, sur fond bleu, cousu par sa mère!

 

Avant de mettre la main à la pâte, Wolf me pose cette question : 

Combien de fois faut-il plier une feuille A4 pour relier la terre et la lune?

 

Wolf prépare les ustensiles pour sa recette, il sort un plat creux, et une grande presse en métal.


 

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

- Comment ça s’écrit Wolf, ce que tu vas préparer?

- S-P-Ä-T-Z-L-E

 

Les Spätzle sont des pâtes fraîches.

 

C’est un plat de la région de Stuttgart. Moi je viens d'un petit village entre Stuttgart et Heidelberg, qui s'appelle Neidenstein, dans le Land Baden Wurtemberg, au sud est de l’Allemagne. C’est la région de Schwaben, le pays des Spätzle.

 

Il y a plusieurs façons de les préparer.

 

On peut faire en trois manières, avec une planche et un couteau, c’est la manière des professionnels, moi je vais utiliser un Spätzle Schwob, c’est une presse et la troisième manière c’est avec une râpe.

 

Avec le Spätzle Schwob, c’est le plus simple (Schwob vient du nom de la région Schwaben, tout autour de Stuttgart).

 

C’est un plat très simple, avec peu de produit, oeufs, farine, sel, eau.

 

C’est facile à faire. C’est quelque chose qui me caractérise dans la cuisine : la simplicité, je n’ai pas beaucoup de temps pour élaborer, comme ma mère. Même si je cuisine tous les jours. Il ne faut pas que ce soit trop long.

 

On peut colorer les Spätzle. Wolf le fait cette fois ci avec du curcuma.

Aujourd'hui je choisi... le jaune!

Parfois, il le fait avec du concentré de tomates, parfois des épinards. Et quand il a le temps, il fait des Spätzle tricolores!
 

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

Il casse les oeufs un par un, place les coquilles dans le petit seau à compost. Wolf travaille sa pâte jusqu’à ce que la texture lui plaise.

 

Nous discutons beaucoup pendant la préparation, Wolf me propose d’essayer le Spätzle Schwob, on parle cuisine, d’ici et d’ailleurs… 

 

Wolf m’invite à dîner avec sa famille, Céline, sa femme, chercheuse et professeure de chimie, et ses deux enfants Milena et Maxim, dans leur agréable appartement.

 

Avant de les quitter, la famille regarde les dessins réalisés dans mon carnet, et Wolf projette sur le grand mur blanc du salon le clip de “Wind of Change” de Scorpions, où l’on voit des images de la période de la chute du mur de Berlin, volume à fond.

 

Un chouette samedi partagé.

 

Et, au fait, à la question de Wolf “Combien de fois faut-il plier une feuille A4 pour relier la terre et la lune?”  , il fallait répondre : 42 fois!

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

Spätzle en gratin

1 oeuf par personnes

100 g de farine de blé par personne 

noix de muscade

Un beau morceau de Gouda ou Emmental

sel

eau

 

 

Placer la farine dans un grand plat. Faire un puit. Casser les oeufs. Saler. Mélanger à la cuillère en bois. En fonction de la taille des oeufs, ajouter au besoin de l’eau. C’est une recette simple, mais il faut trouver la bonne texture de pâte. L’idée n’est pas de faire une boule de pâte comme quand on fait une pâte à tarte. On sait qu’elle est prête quand elle est bien souple, lisse, quand on étire la pâte vers le haut avec la cuillère en bois, c’est élastique, ça tient un peu avant de casser.

 

Il faut laisser reposer la pâte 30 minutes.

 

Râper le fromage. Mettre de l’eau à bouillir. 

Faire chauffer le four à 180°.

Quand l’eau bout, mettre une bonne cuillerée de pâte dans la presse à Spätzle, et presser, au-dessus de la casserole. Remuer, pour que les pâtes ne collent pas entre elles. Quand elles remontent à la surface et que l’ébullition reprend, sortir les Spätzele de l’eau avec une écumoire, et les placer dans le plat à gratin. Râper par-dessus un peu de noix de muscade, et répartir une petite couche de fromage râpé. Continuer ainsi, jusqu’à ce que toute la pâte soit cuite en Spätzle. Recouvrir le plat à gratin de ce qu’il reste de fromage râpé. Saler, poivrer. Placer au four 20 minutes.

Quand le gratin est doré, servir avec une salade.

 

Ces pâtes fraîches peuvent être servies aussi “nature”, en accompagnement d’une viande par exemple, ou avec des légumes rôtis au four.


 

La bande son : 

Les articles de Wolf pour le blog de la bibliothèque Louise Michel, sous le pseudo La Main Verte :

Pour faire des Spätzles,  

 

la râpe :

Un autre ustensile rigolo :

Je ne met pas de lien pour le Spätzle Schwob car il y a peu de lien pour en acheter à part Amazon, et je n’aime pas Amazon.

Mais si vous trouvez un endroit où en acheter faites moi signe! En plus, il en existe de toutes les couleurs!


 

Cuisine, jardin et bibliothèque... Un samedi avec Wolf.

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Un thé à la bibliothèque avec Mariam

21 Juin 2019, 20:51pm

Publié par judithgueyfier.over-blog.com

La bibliothèque Louise Michel à Paris accueille mon projet de Carnet de voyage dans vos cuisines pour 6 mois de résidence. De juin à décembre, j’irais à la rencontre des usagers, voisins, habitants du 20ème arrondissement pour des portraits en cuisine!

 

La bibliothèque Louise Michel est particulièrement vivante, son équipe est créative, engagée, demandeuse d’idées folles. Dans cette bibliothèque, on discute, on jardine, on milite, on apprend le français et la broderie, on accueille des fêtes et des lectures offertes par des drags queens...

 

Pour plusieurs raisons, j’ai un lien particulier avec ce lieu et les personnes qui y travaillent, et je suis vraiment ravie à l’idée d’y développer ce projet de Portraits en cuisine!


 

L'accueil de la bibliothèque.

L'accueil de la bibliothèque.

C’est avec Mariam que nous ouvrons cette résidence.

 

Mariam travaille à la bibliothèque depuis son ouverture, en 2011. Et dès le début, elle a mis en place un rituel, autour d’une idée simple, mais peu fréquente en bibliothèque : offrir un thé aux usagers, pour favoriser le partage, le bien être et l’accueil.

 

Je viens d’une grande famille, j’ai du mal à rester sans communiquer avec les gens. Travailler à la bibliothèque me permet d’être en contact avec les gens, et ça m’a permis d’apprendre plein, plein, plein de choses

 

Elle a été aussi à l’initiative de la mise en place du Café Bla Bla de la bibliothèque qui a lieu maintenant une fois par semaine. Le Café Bla Bla est un rendez vous important, qui a été mis en place au départ pour les personnes étrangères qui ressentaient le besoin de pratiquer le français. Il permet de tisser des liens entre les usagers, il permet aussi au plus timides de trouver leur place à la bibliothèque, de trouver un espace d’expression.

 

On a mis en place le Café Bla Bla pour les gens qui sont timides, pour ouvrir un dialogue, ils pensent qu’ils s’expriment pas bien en français, et ça leur fait du bien, on a de très bons retours.


 

Mariam prépare le thé dans le coin cuisine de la bibliothèque.

Mariam prépare le thé dans le coin cuisine de la bibliothèque.

Mariam prépare le thé tous les mercredis et samedis après-midis.

Les usagers de la bibliothèque ont pris l’habitude de pouvoir déguster un thé ou un café en bouquinant. Un meuble à tasse a d’ailleurs sa place à l’entrée de la bibliothèque, près de l’accueil.

Originaire du Mali, Mariam prépare le thé à sa façon.

Parfois les personnes du Maroc ou d’Algérie me disent “Mais comment vous arrivez à faire du thé comme chez nous?”, mais au Mali aussi nous buvons beaucoup de thé, parfois aussi avec de la menthe.

Le marché du Boulevard Davout se tient les mardis et vendredis.

Mariam s’y rend avant d’aller travailler pour avoir de la menthe fraîche pour le thé à préparer le lendemain.

 

Mariam préfère préparer le thé avec la menthe marocaine, qu’elle trouve plus parfumée que les autres. Elle a une astuce pour la distinguer parmi les autres bottes de menthe : la botte est ficelée non pas avec un élastique, mais avec ce qui ressemble à une herbe épaisse, qui est une lanière coupée dans une feuille de palmier.


 

Le petit marché très populaire et vivant du Boulevard Davout dans le 20ème arrondissement de Paris.

Le petit marché très populaire et vivant du Boulevard Davout dans le 20ème arrondissement de Paris.

Au Mali on prépare souvent trois thés avec la même dose de thé vert chauffé dans une petite théière métallique, posée sur un brasero. On le sert dans de touts petits verres, et on le sert en l’oxigénant, en le faisant mousser, en levant haut la théière au dessus du verre.

Le premier est très fort, le troisième très sucré.

 

Le thé comme ça un goût amer, c’est rare que l’on garde la première infusion, il faut le laver


 

Carnet de croquis, Bamako, 2006

Carnet de croquis, Bamako, 2006

Pour le thé à partager à la bibliothèque, comme tout le monde n’aime pas l’amertume de la première infusion du thé vert, Mariam le fais bouillir et le lave. Elle met peu de thé, et beaucoup de menthe, pour un thé très parfumé.

Mariam sucre un peu le thé pour mettre en valeur le goût de la menthe, mais pas trop pour pouvoir le partager avec tous.


 

Un thé à la bibliothèque avec Mariam

Pendant que le thé infuse, Mariam dresse le chariot sur lequel sera installé le thermos de thé, celui avec le café, le sucre, les cuillères, les tasses…

Quand tout est prêt, Mariam installe le chariot à côté du point accueil de la bibliothèque. Très vite des personnes viennent se servir, c’est un moment attendu.

J’ai beaucoup de retours, les personnes viennent me remercier. Ca fait plaisir aux gens, ça me motive de faire encore plus. Les personnes qui viennent pour la première fois, on leur propose un thé, un café, ils sont surpris, ils trouvent l’accueil très bien, ils ont envie de revenir.

J’observe les usagers de la bibliothèque concentrés sur leurs lectures, une main autour de la tasse de thé, et je me dis que vraiment, cette bibliothèque permet de se sentir chez soi.


 

Un thé à la bibliothèque avec Mariam

Le thé à la menthe de Mariam

C’est la recette adaptée à la bibliothèque : en quantité et pas trop sucré.

Placé dans un grand thermos, les usagers de la bibliothèque viennent se servir quand ils veulent.

Pour 2 litres de thé

Une tasse à café de thé vert en vrac

Deux bouquets de menthe fraîche

5 carrés de sucre et plus si affinité

 

Mettre le thé dans une casserole avec un litre d’eau, faire chauffer jusqu’à ébullition, et laisser bouillir 5 minutes.

Passer le thé dans une passoire, laver les feuilles de thé à grande eau pour enlever l’amertume de la première infusion.

Remettre le thé dans la casserole avec deux litres d’eau et faire chauffer.

Laver la menthe, couper le bouquet en deux dans le sens de la hauteur. Mettre la partie épaisse du bas de la tige dans la casserole, mettre la partie haute de la tige dans le thermos.

Quand la casserole bout, baisser un peu le feu et laisser infuser 10 minutes.

Filtrer, sucrer avec 5 carrés de sucre, placer dans le thermos.

Du sucre sera mis à disposition pour les personnes qui préfère le thé bien sucré.


 

Un thé à la bibliothèque avec Mariam

Nous retrouverons Mariam, puisqu’avec Elise et Sandra de la bibliothèque, elle sera l’une des médiatrices de ce projet au sein de la bibliothèque et des usagers. Pour favoriser mes rencontres avec les personnes qui fréquentent la bibliothèque et qui aime cuisiner, pour que j’aille dessiner chez eux, ou chez leur commerçant préféré. Il est aussi prévu de cuisiner à la bibliothèque, pour les personnes en situation de mal logement par exemple.

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